Nous commencerons avec une présentation d’un état des lieux des inondations par des habitant·e·s de la rue Gray. Ensuite, nous tenterons de mieux comprendre les dynamiques hydrologiques qui produisent les inondations et explorerons ce qu’il faut encore étudier pour trouver des solutions durables. Ensemble, nous réfléchirons à la manière de réaliser un co-diagnostic.
Avec Boud Verbeiren, expert en hydrologie et chercheur à la Vrije Universiteit Brussel (VUB)

Suivi de la présentation de la semaine de travail des étudiants de l’U Nanterre.

Faculté d’architecture de l’ULB, La Cambre-Horta
21, rue du Belvédère - 1050

Comprendre les inondations du fond de la vallée rue Gray et agir sur les pentes Rue Gray, le Fairville Lab va s’étendre spatialement

Les actions rue Gray et alentours vont prendre une accélération majeure dans les temps à venir. Nous profitons de l’arrivée d’étudiant-es en géographie de l’eau de l’Université de Nanterre (France) pour étendre spatialement l’action en agissant sur les pentes de la vallée afin de réduire les inondations dans le fond de la vallée, rue Gray et rues voisines. Nous allons tenter, ensemble, de rendre effective la notion de solidarité de bassin versant ou de vallée en valorisant une gestion intégrée de l’eau de pluie collaborative et paysagère. Avec le dérèglement climatique, le problème va encore croître et il est temps d’orienter l’action au-delà de la rue Gray, même si l’on ne doit pas abandonner les solutions techniques.

C’est grâce au réseau Fairville que nous aurons la chance de pouvoir accueillir 14 étudiant-es de l’Université de Nanterre dans un master en géographie (GEDELO) afin d’accélérer le processus de compréhension des questions d’inondation et de mener une réflexion approfondie sur la place de l’eau dans nos territoires urbains et plus précisément sur les pentes de la vallée du Maelbeek qui jouxtent la rue Gray, le fond de la vallée.

Réduire les ruissellements et soulager les égouts sur les pentes de la vallée

Le point de départ de cette question est assez simple, une part non négligeable des inondations dont nous avons reçu les témoignage et photos en nombre suite aux très, très grosses pluies de l’été dernier (par exemple), provient du ruissellement rapide des eaux passant par les égouts et qui dévalent les pentes de la vallée vers la rue Gray sans être tamponnées ou ralenties par un bassin tampon (ou bassin d’orage), comme celui qui se trouve sous la place Flagey. Les égouts de la rue Gray, insuffisants pour recevoir toutes ces eaux forment un goulot d’étranglement, nous disent les hydrologues consultés (notamment Boud Verbeiren de la VUB/Brusseau). La carte ci-dessous montre clairement les nombreux égouts (lignes pointillées rouges) qui descendent directement vers le collecteur de la rue Gray (ligne rouge continue) sans passer par la place Flagey.

Il n’est pas question de construire des bassins d’orage (ou tampons) à tous les carrefours pour tamponner les eaux en tout endroit. D’ailleurs, aujourd’hui, en Région de Bruxelles-Capitale, ce n’est plus ce qui est préconisé. L’idée donc, pour réduire les quantités d’eau qui vont vers les égouts et ainsi de soulager ces derniers, est de proposer d’infiltrer l’eau, de la ralentir dans sa course folle vers le bas, de la faire s’évaporer par le végétal, de la récupérer aussi pour la réutiliser, etc. Bref il s’agit de la gérer à la source, de lui donner une autre trajectoire dans une ville qui, du coup, devient plus sensible à l’eau. Aujourd’hui, on appelle cela la Gestion intégrée de l‘eau de pluie dont les principes sont décrits par Bruxelles environnement (GIEP pour laquelle un Atlas est mis en place) qui est devenue politique publique en tant que telle depuis la mandature régionale 2019-2024.

Des pratiques paysagères qui nous concernent tous et toutes

Les pratiques concrètes en la matière sont nombreuses et évoluent toujours mais sur les bases simples abordées ci-dessus, nous en décrivons quelques briques de base dans ce catalogue des pratiques de Gestion intégrée de l’eau de pluie (GIEP). C’est ainsi que dans nos quartiers, nous pourrions parler d’arbres de pluie, de jardins d’orages, de noues d’infiltration, de dispositifs infiltrants, etc., autant de noms évocateurs pouvant modifier le paysage de nos quartiers. C’est toute un vocabulaire urbain que l’on peut apprendre à utiliser.

Ixelles, depuis quelque temps, se lance sur des aménagements de type GIEP. Le premier dispositif un peu important a été réalisé dans le cadre du Contrat de quartier durable Sceptre et se situe rue des Deux ponts et rue des artisans. Avec les EGEB, nous avons pu contribuer à l’effort de réflexion sur la GIEP à Ixelles, rappelons à cet égard le travail soutenu par la commune d’Ixelles concernant le plan Climat auquel nous avons participé à élaborer des fiches projetssuite à des travaux de cartographie. Enfin, l’on voit fleurir aujourd’hui dans certains quartiers d’Ixelles des dispositifs d’infiltration de l’eau qui semblent marquer un bon début.

Accélérons le mouvement et rejoignez nous pour comprendre et agir

Mais tout cela reste bien insuffisant pour avoir un impact réel sur les inondations rue Gray… La preuve par les inondations de l’été dernier. Il s’agit donc d’accélérer le mouvement. C’est pourquoi durant la semaine de venue de ces étudiant-es nous allons avancer de manière conséquente sur un accueil de la place de l’eau sur les pentes de la vallée. Cela se fera sous forme d’interviews des habitants, de visites guidées pour les étudiants - nous faisons un appel à cet égard -, mais aussi de cartographie collaborative.

Arrêtons nous un instant sur ces cartographies collectives Map-it. Nous les pratiquons avec les EGEB depuis longtemps et nous avons même avec notre associé Arkipel élaboré dans le cadre du projet Brusseau Bis un tutoriel de réalisation de ces cartographies collaboratives Map-it.

Nous avons la conviction que tout le monde possède un savoir utile pouvant entrer en dialogue avec les savoirs des experts pour élaborer les meilleurs choix en la matière. Après tout, ce sont aussi les habitant-es des quartiers concernés qui seront les premiers à bénéficier ou utiliser de tels dispositifs. Ce travail de co-production est à la base de la recherche-action Fairville.

Tout cela nous amène à proposer d’étendre le “laboratoire de co-production” pour réduire les inondations dans la rue Gray et valoriser les quartiers d’une manière générale en invitant les habitant-es à deux moments de rencontre spécifiques les 21 octobre en soirée pour comprendre les inondations et envisager des solutions et le 26 octobre en journée pour une cartographie des dispositifs GIEP. Voir l’affiche ci-dessous et le flyer. Venez nombreux.

Dans le cadre du projet de recherche)-action

Type: evenement
Composition: evenement
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