Si la Fête de l’eau proposée en 2011 fait suite à celle qui a été proposée par Euracme en 2010, la Fête de l’eau à Bruxelles n’est pas encore chose ritualisée. Avec celle qui aura lieu le 28 août dans le cadre des Etats Généraux de l’Eau à Bruxelles et de Maelbeek Dans Tous Ses Etats, voilà que cela pourrait bien le devenir.
Les Etats généraux de l’eau et Maelbeek dans tous ses Etats posent comme hypothèse que l’eau doit devenir une question, certes de vie quotidienne, mais aussi d’aménagement du territoire. Et l’unité de gestion de cet élément porteur de vie devrait être le bassin versant. C’est pourquoi nous pensons que la Fête de l’eau doit se faire à partir des bassins versants, souvent symbolisés par leurs rivières. On pourrait fort bien imaginer que tous les ans (ou deux ans), cette fête se ritualise en choisissant un bassin versant différent pour s’y exprimer (des contacts sont déjà pris dans d’autres bassins versants).
Et cette année, c’est la vallée du Maelbeek qui invite les bruxellois à la fête de l’eau. Ce sont en effet des habitants et acteurs de cette vallée qui auront le plaisir de faire découvrir le tracé de la rivière disparue et la géographie du bassin versant qui a elle aussi disparu sous le bâti. Joli paradoxe que de faire la fête à l’eau sur les bords d’une rivière qui n’est plus visible. C’est dire combien l’eau est porteuse d’imaginaire, de rêve et de mémoire. (Le Maelbeek a été la première rivière voûtée de la Région.) C’est montrer combien l’envie d’une eau présente dans la ville est grande. C’est rappeler aussi que même si l’eau n’est pas visible, même si l’eau a été réduite bien souvent à un objet de tuyauterie, elle est un bien commun, à gérer donc en commun.
L’eau est affaire de tous. Cette fête symbolisera cette volonté d’agir en commun et ce de manière d’autant plus spectaculaire que le Maelbeek traverse cinq communes de la Région et des dizaines de quartiers. Si c’est le Maelbeek qui a été choisi c’est que ce vallon se trouve être aux origines des Etats généraux de l’eau en soi avec Maelbeek dans tous ses Etats. Depuis longtemps en effet s’y joue le désir de travailler sur l’ensemble de la vallée pour y mettre en valeur cette notion encore à expérimenter de solidarité de bassin versant. Solidarité entre ceux qui habitent en amont et ceux qui vivent aval et subissent bien souvent les inondations. La mise en pratique de ce concept vaut bien une fête.
« Naviguer » de façon créative et ludique dans la vallée du Maelbeek en cheminant le long du tracé de la rivière enfouie
Pour cette édition de la fête de l’eau, nous proposons aux habitants de marcher le long de la vallée du Maelbeek, de la redessiner en traversant ses quatre villages historiques (aujourd’hui 5 communes : Ixelles / Etterbeek / Bruxelles-ville / Saint-Josse / Schaerbeek) en s’arrêtant à un certain nombre d’escales, musicales, historiques et artistiques.
Les lieux d’escales sont choisis pour leur lien avec l’histoire de l’eau dans la vallée (ancien moulin, point d’eau, source, ancien étang, coteaux…) mais aussi en s’appuyant sur des habitants, des collectifs, des associations qui connaissent bien leur quartier, y tissent des liens entre les voisins, artistes, musiciens, y font vivre des projets.
Nous proposons des étapes vivantes tout au long de la journée sur l’ensemble de la vallée, mais c’est au passant de créer son voyage personnel, impressionniste et musical en choisissant les lieux où il désire se poser.
Des points de vue différents en lien avec le Maelbeek, son histoire et son présent sont développés par escales. Chaque lieu a donc son autonomie mais reste en dialogue avec les autres.
Un « fil bleu » a été proposé aux différents intervenants sur la vallée : s’emparer du cycle des lieds de Schubert de « La Belle meunière » (Maelbeek étant la vallée des meuniers et des moulins) pour les réinterpréter librement. Les créations peuvent être individuelles ou collectives ; elles mêlent des artistes, des habitants, des enfants, des savants, des historiens, des curieux… Elles sont développées pour l’occasion, sont le fruit d’ateliers d’été ou font partie d’un projet ayant déjà une histoire liée à l’eau ou au patrimoine de la vallée.