Maelbeek dans tous ses États est à l’origine des EGEB
L’expérience menée dans ce bassin versant peut donner à penser à bien d’autre situations. En fait, le Maelbeek et son bassin versant ont plus d’une fois été pionniers. C’est le Maelbeek qui fut la première rivière à avoir été voûtée à Bruxelles, entraînant dans son sillage le voûtement de nombreuses autres rivières. C’est dans le même bassin versant qu’est née la prise de conscience d’une eau vivante et amie au coeur de la ville dense, inversant la tendance : l’eau n’est pas qu’a ?aire de tuyauterie mais est aussi a ?aire d’aménagement du territoire et de lien social.
Une première Assemblée des gens du Maelbeek annonçait dès 2002 l’importance de la notion de solidarité de bassin versant. Depuis, des habitants, des usagers des associations, des institutions semblent s’allier pour faire exister tout au long du bassin versant une conscience de cette unité géographique. Il y a déjà le projet Maelbeek Mon Amour qui tente de redonner une mémoire collective à cette rivière disparue en a ?rmant son tracé par un geste artistique d’ampleur : la mise en place de 150 plaques d’égout créatives tout au long des 7km200 de son parcours. Des ateliers de gravure ou de dessin se sont mis en place avec des enfants des écoles, des femmes, etc., sur la base d’une approche d’éducation permanente et de création participative. Une étude technique en ?n montre que Maelbeek Mon Amour est réalisable.
S’est associé à ce projet social et artistique un gros travail de recherche historique qui poursuit son e ?ort grâce au labeur assidu de chercheurs, experts ou non. Ils ont déjà rassemblé nombre de documents permettant de rendre compte tant de la petite histoire que de la grande. Comprendre les choix passés permet de mieux opérer ceux qui s’offrent à nous aujourd’hui. Un travail sur le paysage est également en cours : organisation de promenades, reportages photographiques, notamment, etc. Depuis des années, beaucoup a déjà été mis en valeur lors d’expositions dans une école d’architecture, des bibliothèques, etc.
Une ébauche de projet de Nouvelles rivières urbaines s’élabore petit à petit et se présente lors du premier colloque des EGEB. Un peu partout dans ce bassin versant des projets d’in ?ltration, d’évaporation, de verdurisation, se dessinent : assemblage de jardins partagés, de parcs, de toitures vertes, d’espaces publics requali ?és, etc. Pour témoigner de tout cela, une exposition nomade est réalisée et la Fête de l’eau a été une autre manière de rendre vivante et sensible toute cette approche qui augurera, espérons-le, de bien des possibles. Pour la première fois, un bassin versant invite les bruxellois à faire la fête à l’eau… Ou l’inverse, pour la première fois une vallée urbaine a été célébrée.
Une approche cartographique vient compléter l’assemblage de connaissances. Elle s’élabore sur diverses échelles – du quartier au bassin versant – et divers niveaux de lecture – géologique, diagnostic de l’eau, Nouvelles rivières urbaines. Déjà, le Quartier européen/Quartier Léopold en a fait l’objet. D’autres quartiers pourraient mener ce même travail et notamment dans le cadre des divers contrats de quartiers durables ou de quartiers durables, par exemple, qui s’égrènent sur l’ensemble du bassin versant.
En ?n, ce qui est à souligner dans ce bassin versant, c’est que la prise de conscience de la gestion en commun d’une eau de surface comme élément de l’aménagement du territoire, ce travail d’élaboration, se transmet par in ?ltration, par percolation par persuasion, par plaisir ? Il n’y a pas de plan structuré et surtout de plani ?cation, il y va de l’émergence de volontés communes acceptant ensemble les principes généraux d’une bonne gestion de l’eau dans la ville en recherchant les meilleures alliances. Il y a lieu maintenant que les acteurs institutionnels se joignent au mouvement, qu’ils soient communaux ou régionaux a ?n de rendre e ?ectifs les projets de Nouvelles rivières urbaines, Maelbeek Mon Amour, etc. Un contrat de bassin versant
pourrait-il s’élaborer ?
