Sensibilisation des communes à la gestion décentralisée de l’eau de pluie à l’échelle d’un bassin versant solidaire - Le Molenbeek
La question de la gestion de l’eau prend des accents nouveaux en Région Bruxelles-Capitale. Si la gestion de l’eau de pluie reste essentiellement canalisée par des technologies ingéniériales, tuyautaires, centralisées et invisibles mélangeant les eaux de pluies et les eaux grises de l’égouttage (ce que l’on appellera le maillage gris), de plus en plus une gestion de l’eau décentralisée offrant d’autres usages à l’eau de pluie se développe autour du concept de Nouvelles rivières urbaines (NRU) et ce même dans les zones denses de la ville. C’est le maillage bleu +.
Dans une telle perspective, les questions de l’aménagement du territoire y jouent un rôle déterminant. Les communes seront dès lors sollicitées pour développer cette approche. Dans le même temps, accompagnant le développement de ces NRU, une nouvelle échelle de gestion de l’eau s’annonce : celle du Bassin versant. Du fait même de la nature de l’eau qui est soumise à la gravité et qui se joue des frontières administratives, c’est la géographie qui commande cette nouvelle forme de gestion de l’eau. C’est une autre manière de dire que les communes dans l’avenir devront s’associer par bassin versant entre elles et avec de nombreux autres partenaires (dont les citoyens) pour optimaliser cette gestion de l’eau. Nous appellerons cela les Bassins versants solidaires.
Le temps est dès lors venu pour que les communes soient sensibilisées, voire formées, à cette nouvelle approche. Les EGEB se proposent de commencer ce mouvement de sensibilisation dès à présent et ce dans le cadre de l’Alliance Emploi Environnement – axe Eau qui lui en a donné le mandat et ce en parallèle de l’étude qui est menée sur le potentiel opérationnel et économique des NRU.
La spécificité de cette sensibilisation est de travailler in situ, dans une approche concrète du territoire. Dans tous les cas, cette sensibilisation doit tenir compte d’une approche écosystémique de l’eau et ce sur la base d’une approche située, les amenant à s’ancrer sur un territoire concret et réel, de taille d’un bassin versant, d’un quartier, d’une surface de gestion cohérente, etc.
Cette première forme de sensibilisation à une gestion intégrée de l’eau se fera dans le Bassin versant du Molenbeek. Bien qu’ouverte en priorité aux communes du Bassin versant considéré, dans une perspective de solidarité entre les bassins versants, cette sensibilisation sera également ouverte à des communes situées ailleurs en RBC.
En bref, il faudrait pouvoir proposer aux responsables politiques locaux et aux administrations des communes – services développement durable, urbanisme, rénovation urbaine, aménagement du territoire, environnement, espaces verts, emploi etc. - ainsi qu’à des organisations de développement local (Missions locales, Réseau Habitat, etc.) une forme de sensibilisation / formation afin de permettre l’accélération de la prise de conscience des enjeux de la transition en matière de gestion de l’eau sur Bruxelles.
Avec les EGEB, nous avons une vue générale coordonnée de la question de l’eau :
création du bassin versant solidaire de Forest (inventeurs du concept de bassin versant solidaire)
co-proposeurs du concept de nouvelle rivière urbaine
participation au Comité d’accompagnement de l’Etude Quadeau et formé à l’utilisation de l’outil de gestion de l’eau à l’échelle du quartier
expérimentateur de la notion d’eau bien commun
formés à l’utilisation de l’outil de gestion à l’échelle de la parcelle
utilisation régulière et experte de l’outil diagnostic Map-it
connaisseurs des outils de gestion : PGE, PRDD, etc.
producteurs de balades vertes et bleues (dans le cadre de contrats de quartier)
animateurs de processus d’éducation permanente (sensibilisation au paysage, à la biodiversité...)
participant aux Alliances Emploi Environnement – axe Eau (AEEE)
début d’activité dans le domaine de la formation aux métiers de l’eau et ou création d’entreprises (dans le cadre de contrats de quartier durable)
nombreux contacts et collaborations avec :
Bruxelles Environnement et autres administrations
bureaux d’étude
universitaires
acteurs de la société civile...
Contenu de la sensibilisation
Il faut voir cette sensibilisation/formation déjà comme un moment de participation travaillant virtuellement à partir de situations concrètes :
l’eau, historique, la ville refoule l’eau, le processus d’imperméabilisation des sols
l’eau bien commun, qu’est ce à dire ?
la lutte contre les inondations, la nécessité de la réduction des eaux usées, les usages multiples
de l’eau
les techniques alternatives, les nouvelles rivières urbaines (NRU), les aménités et autres approches (biodiversté, qualité de la vie, santé...)
le bassin versant solidaire (exemple de Forest)
le diagnostic sur le terrain, les Map-it in situ, la dimension géologique
les outils de calcul au niveau du quartier, de la parcelle
les nouveaux métiers de l’eau, le potentiel économique.
Format
L’idée est de proposer pour commencer une journée de sensibilisation comportant un cycle complet :
matinée de sensibilisation par des approches « théoriques » courtes, permettant de comprendre l’ensemble des enjeux, les briques de base.
repas de midi
début d’après midi promenade exploratoire sur le terrain
suivi d’une cartographie collaborative Map it en salle
conclusions avec proposition de suite sur base de modules à la demande :
nouvelles cartographies sur d’autres lieux
utilisation des outils de calcul des flux, à l’échelle de la parcelle, à l’échelle du quartier
économie circulaire et gestion de l’eau
les méthodes d’infiltration et outils
la participation active des habitants dans la gestion de l’eau
...
Depuis 2012, les Egeb participent à ce processus afin d’y faire exister de manière plus consistante le Nouvelles Rivières Urbaines] et de promouvoir les [[NouvellesRivieresUrbaines].
Le potentiel d’emploi du Maillage Bleu+ et des Nouvelles Rivières Urbaines
La question de la gestion de l’eau est une question économique majeure. Aujourd’hui, l’économie de l’eau est très centralisée, nous savons que cette centralisation est peu propice à faire de l’eau un bien commun. Par ailleurs, cette centralisation technique – certes encore nécessaire - fournit peu d’emplois bruxellois.
Les Egeb formulent l’hypothèse fondamentale que la décentralisation des techniques dans des réalisations d’aménagements urbains qui demandent des emplois relocalisés, souvent avec un relativement faible niveau d’emploi, pourrait favoriser l’emploi bruxellois. Nous formulons aussi que c’est l’ensemble de l’économie qui pourrait être valorisée, pouvant renvoyer, à terme, à un flux financier qui irait de la gestion de l’eau vers la gestion des espaces urbains. Il nous apparaît que les aménités positives doivent également être prises en considération, même si leur calcul économique est difficile à faire.
Photo : formation d’ouvrier environnementaliste en Région wallonne.
AEEE
Comme tant d’autres organisations, nous avons ont été invités à signer la charte de l’AEEE. Une fiche action est ouverte au nom des Egeb, ainsi que plusieurs autres collaborations.
Pour télécharger les documents : www.bruxellesenvironnement.be/Templates/Professionnels/informer.aspx ?id=32585
Le site de l’AEEE : www.aee-rbc.be/axe-2-eau/