Bruxelles reconnaît l’eau en tant que patrimoine commun de l’humanité. Dans la pratique, tant à Bruxelles qu’ailleurs dans le monde, on est encore loin de pouvoir appliquer réellement ce statut accordé à l’eau. Notre manière actuelle de traiter l’eau en dégrade sa qualité, la capacité de renouvellement des ressources locales et, de surcroît, le cycle global de l’eau est perturbé.
Face aux enjeux de l’eau qui agissent à tous les niveaux, du local au global, l’émergence d’une nouvelle culture de l’eau fondée sur la responsabilité citoyenne et collective, la coopération et la solidarité est indispensable. Bien que, pour être efficaces, les solutions aux problèmes liés à l’accès à l’eau et à l’environnement se définissent d’abord localement, il semble que cette nouvelle culture ne s’établira que si des valeurs communes sont partagées par tous, à l’échelle de l’humanité. Dans ce contexte, Bruxelles doit assumer un rôle actif en faveur d’une politique de l’eau au-delà de ses frontières.
Bruxelles est traversée par des cours d’eau qui trouvent leurs sources en dehors de son territoire et qui poursuivent leurs cours au-delà de ses limites administratives, jusqu’à la mer. En outre, pour son approvisionnement en eau potable, Bruxelles fait venir de l’eau d’un bassin hydrographique voisin, celui de la Meuse. Ces situations imposent un devoir de négociation entre les populations en amont et en aval, tout comme entre Régions. Aussi, bien que le territoire de la Région bruxelloise soit totalement inclus dans le bassin de la Senne, ce dernier fait partie du bassin international de l’Escaut. Afin de préserver, pour l’avenir, des relations harmonieuses entre Bruxelles et les Régions voisines, ainsi qu’avec tous les acteurs et populations concernés, la gestion commune des eaux mérite d’être renforcée par une réelle coopération transfrontalière.
Au niveau européen, Bruxelles doit agir en faveur d’une amélioration de la mise en œuvre des politiques de développement durable et de cohésion territoriale, qui sont liées à l’eau. Au-delà de l’application des directives européennes, Bruxelles et ses habitants peuvent également contribuer à l’instauration d’une nouvelle politique européenne de l’eau, qui reconnaît l’eau en tant que bien commun et contribue efficacement à la mise en œuvre concrète du droit humain à l’eau partout dans le monde.