En résumé
Une étude pilotée par les EGEB dans le cadre de l’Alliance Emploi Environnement – axe Eau (AEEE) et financée par Bruxelles environnement compte combler une lacune en proposant de faire une première évaluation du potentiel opérationnel des Nouvelles rivières urbaines ou du Maillage bleu + (NRU/Mb+) en termes hydrologique, économique et de création d’emplois, le tout en prenant appui sur un bassin versant bruxellois.
Fiche-Action 22 : étude sur le potentiel opérationnel et économique des Nouvelles Rivières Urbaines
L’étude hydrologique qui a fait l’objet d’un marché public devra apprécier l’efficacité/fonctionnement hydrologique des différentes mesures de gestion de l’eau décentralisées. Cette modélisation devra tenir compte de la réalité du terrain tout en se projetant dans un avenir à long terme. Nous qualifierons
cette modélisation d’ « utopie réaliste », qui devra tenter d’évaluer le potentiel hydrologique maximal possible.
Il s’agira par la suite de comparer ce potentiel opérationnel avec celui des ouvrages classiques en la matière sur trois niveaux :
diminution des risques d’inondation ;
diminution de la quantités d’eaux usées à épurer ;
diminution de la quantité d’eaux polluées rejetées vers les eaux de surfaces.
L’étude du potentiel économique des Nouvelles rivières urbaines évaluera la dimension économique en terme de gestion de l’eau sur les trois plans opérationnels envisagés (op.cit.) en prenant appui sur l’étude hydrologique dans son rapport au coût du Maillage gris pour des objectifs opérationnels équivalents. L’étude économique devra répondre à ces questions : pour une même efficacité opérationnelle, l’ensemble des dispositifs des NRU/Mb+ sontils plus chers ou moins chers ? Pour un même coût sontils plus efficaces ou moins efficaces ?
L’étude sur l’emploi prend également appui sur l’étude. Sur la base de l’ensemble des dispositifs mis en place pour répondre aux exigences opérationnelles définies plus haut, il s’agit d’évaluer la quantité de travail que nécessite la mise en place des dispositifs NRU / Maillage bleu+.
Cet ensemble d’études sera un première à Bruxelles et participe d’un certain courage. En effet, avec cette étude, l’approche des Nouvelles rivières urbaines se met en risque face à la gestion classique de l’eau – le maillage gris – qui est largement dominant. Une chose paraît d’ores et déjà claire, le maillage gris ne procurera quasi pas d’emplois bruxellois.
Les réelles opportunités de mise en application des NRU ne résident pas uniquement dans la réalisation d’un bilan comptable et économique, inscrit dans une économie de marché concurrentiel : les NRU sontelles plus performantes, plus économiques que les systèmes de drainage classiques ?
(Dessins réalisé dans le cadre d’Ô BXL)
Architecture et Climat, le beureau d’atude attaché à l’UCL répond à cette question de cette manière : « Nous aurons toujours besoin des "tuyaux" ! C’est l’image et l’usage que nous faisons de l’eau pluviale qui doit changer. Pour cette raison, un nouveau modèle économique de gestion de l’eau pluviale, ressource et bien commun, doit être insufflé : l’économie de la fonctionnalité. Il s’agit de mettre en place une collaboration horizontale où les différents acteurs collaborent pour que la solution de gestion de l’eau pluviale soit soutenable, et non plus un produit commercial. Ce modèle économique justifie alors la création d’emplois et l’évaluation du coût de la mise en œuvre de NRU car il donne un sens à l’usage et à la fonction que nous donnerons aux 849 l/m2/an d’eau pluviale qui tombent à Bruxelles chaque année. Quelles soient appelées aménités, externalités positives, services écosystémiques, valorisation socioécoenvironnementale, ces fonctionnalités de l’eau pluviale doivent être étudiées dans un nouveau modèle économique. »
Cette étude devrait prendre fin au printemps prochain. Gageons qu’elle ne soit que le point de départ de nouvelles recherches et de nouvelles expérimentations en matière économique, notamment par la création d’entreprises pouvant développer les techniques ad hoc, sachant que ces dernières ne demandent essentiellement des formations de cycle court.
Mais nous aurons l’occasion d’en reparler car dans le même temps que cette étude prend place dans le bassin versant du Molenbeek, les EGEB souhaitent mettre en place un espace de dialogue dans ce bassin versant en proposant notamment par une sensibilisation aux communes et aux citoyens sur une gestion intégrée de l’eau qui posera cette question : « Vers un Bassin versant solidaire pilote du Molenbeek ? » Mais de cela aussi nous reparlerons sous peu.
Les EGEB
Avec le soutien de Bruxelles environnement dans le cadre de l’Alliance Emploi Environnement – axe Eau (AEEE)