Il a participé à des aventures il y a plus de cinquante ans où il prônait avant tout le monde (et à contre-temps) l’emploi de la bicyclette en ville. Alors que la ville se pliait à toutes les exigences de l’automobile, il voyait déjà en elle tous les méfaits que nous subissons aujourd’hui. Il avait aussi développé la ferme urbaine et pédagogique des Marolles. Il voyait déjà comment les jeunes des quartiers défavorisés (comme l’on disait) pouvaient bénéficier de l’intégration de chèvres et poules dans l’espace urbain. Il n’était pas peu fier de cela.

Une colère juste

En colère contre les injustices sociales et environnementales, il fréquentait Matonge où il avait de nombreux·euses ami·e·s. Il a participé aux aventures de Parcours Citoyen à proximité de Flagey. Il a accompagné les Grands banquets de la rue Malibran et l’aventure de Bouillon Malibran. Il fut l’un des instigat·eur·ice·s de l’Assemblée des voisin·e·s pour l’accueil des réfugié·e·s Afghan·e·s à l’église Sainte-Croix qui se solda par la régularisation de ces dernier·ère·s. Il était encore présent lors de l’accueil des Sans papiers à l’église Saint-Boniface. On se souviendra de l’épisode des Gueules d’Amers dont il fut l’un des co-auteurs. Jean-Marie avec toute sa discrétion était un militant dans la recherche d’une justice qui ne sépare pas l’humain de ce qui l’environne et d’une action qui se pense en termes de dons.

Il était présent lorsqu’en 2002 Parcours citoyen créa l’événement fondateur de ce qui deviendra plus tard la ligne d’action des EGEB “Eaux amies ou rivières ennemies”. C’est en effet à ce moment que le concept de Bassin versant solidaire fut imaginé.

Le compagnon de route des EGEB

Jean-Marie a été ensuite ce fidèle compagnon de route en étant ce photographe discret mais aussi ce metteur en page qui a pu donner corps et forme à nombre de projets. C’est lui qui a mis en page Voix d’eau lors du début des EGEB. On se souviendra avant cela de la séance de photographie de Super Desasphaltico qui fut comme un énorme éclat de rire dont nombre d’entre nous se souviennent encore. Plus tard il y a eu le Carnet de Zandbeek, la Curieuse Balade du Maelbeek, le Chemin d’eau du Cognassier et tant d’autres choses…

Sa dernière aventure avec nous fut la grande fresque des 20, 10, 05 ans de l’histoire de notre mouvement. Pour tout cela, même dans l’ombre, il était bien là. Notre camarade “est parti avec beaucoup de dignité, en paix et bien entouré” ainsi que communiquent sa femme et ses enfants. Nous souhaitons à la famille nos condoléances. Jean-Marie, tu vas manquer aux EGEB et à ceux qui t’aiment.

Bon vent JML.