Au fond, parler de Bassin versant solidaire ou d’autres concepts, les Communautés hydrologiques ou la notion de Parlement des choses de l’eau et et le fait que ce soit la géographie qui commande, ou encore le fait d’évoquer des méthodologies d’action comme celles de cartographies collaboratives, ou le fait d’utiliser des robots pour monitorer la qualité de l’eau, n’ont pour fonction que d’expérimenter des manières pragmatique et concrètes le potentiel d’action collective que nous pouvons élaborer sur nos environnements et nos paysages urbains.
C’est ce que nous faisons dans de multiples directions, même si l’eau se retrouve être un fil conducteur dans cette prise de participation de l’action commune et collective. Si Bruxelles environnement soutient, disons timidement, ce type d’approche, depuis plusieurs années, cette base d’expérience s’est largement renforcée et structurée pour s’offrir à la recherche et à l’expérimentation de manière plus assumée et plus assurée. Et notamment avec des projets reconnus comme tels par l’institution qui soutient l’innovation et la recherche scientifique à Bruxelles, Innoviris. Pour rappel, c’est Innoviris qui a soutenuBrusseau, le projet de recherche co-créative dont le dernier Rapport scientifique a permis de jeter les bases afin de permettre de poursuivre dans sa suite le projet expérimental Brusseau Bis. C’est aussi Innoviris qui soutient le projet de monitoring de la qualité de l‘eau SmartWater. Concernant ces deux derniers projets expérimentaux, nous y reviendrons sous peu en disant qu’ils arrivent sur leur fin et que si l’heure des bilans n’est pas encore venue, il importe de préciser où ils en sont.
Mais ce n’est pas tout, nous venons d’apprendre que le projet Green Inc, un projet de recherche sur l’appropriation des solutions basées sur la nature (nature based solutions) par les publics fragilisés qui aura lieu en rapport avec le Contrat de quartier Villa à Ganshoren (Bassin versant du Molenbeeek) a été accueilli positivement. Ce projet financé par l’Union européenne dans le cadre de l’appel à projet Driving Urban Transitions commencera en janvier prochain avec le soutien d’Innoviris encore.
Si on considère le projet de recherche Fairville qui met à l’épreuve, la co-créativité comme manière de répondre aux enjeux et risques sociaux et environnementaux dans la perspective de renforcer les processus de démocratie locale soutenu par un financement européen Horizon Europe, c’est bien une gamme complexe d’action d’expérimentation qui sont mises en place par les EGEB à partir des questions de l’eau et touchant à l’urbain, au paysage, à la transition écologique et solidaire, etc. Nous reparlerons de tous ces projets dans les mois à venir, de leurs impacts sur notre ville-région, etc.
Bornons-nous à dire en conclusion que notre organisation a atteint un certain niveau de crédibilité au niveau de pairs, mais aussi au niveau de ce qui touche à la recherche ou à l’expérimentation, tant d’un point de vue académique que des institutions publiques. Mais une recherche ou une expérimentation n’a de sens que si elle produit des effets sur les politiques publiques concernées et qu’elle a donc une fonction instituante en ne se laissant pas enfermée dans le silo de la recherche ou de l’expérimentation, ce qui reste encore le risque. Or il nous semble que les politiques publiques classiques ne se laissent pas aussi facilement traverser, transformer, contaminer, elles-même insérées dans leurs propre silos et segmentations. Le transfert de savoir compétence et la redistribution des moyens pour définir des mondes communs reste encore un enjeu difficile à atteindre, dans un monde pourtant face aux risques écologiques, notamment liés à l’eau, encore bien nombreux.